introduction à l’amapt

Le concept même de l’activité musicale adaptée vient en quelque sorte s’opposer à celui d’une activité musicale au sens commun du terme, c’est-à-dire la pratique amateur, semi professionnelle ou professionnelle qui consiste, certes en une recherche de plaisir, mais également à atteindre des résultats satisfaisants, non seulement dans un but personnel mais aussi dans un but de représentation publique. En effet, l’orientation, les attendus (ou d’avantage les situations de réussite) ainsi que l’objectif ,et donc la démarche, ne sont pas uniquement fondés sur les préceptes visant à former le participant pour être ou devenir musicien à part entière mais sur l’utilisation de la musique (dans ses multiples acceptations) pour son aspect bienfaiteur et salvateur dans diverses pathologies (lesquelles nous nous abstiendrons de décrire à travers notre propos).
Pathologies qui peuvent être liées à l’âge ou troubles cognitifs, comportementaux, émotionnels, sociétaux (défaillance de la mémoire, de l’orientation, des réflexes, du goût de la vie, solitude, ennui). Autant de troubles favorables à une certaine perte d’autonomie et que la musique, quelque soit son mode d’adaptation, est en mesure de soutenir, de prévenir ou d’aider au contrôle face aux multiples éléments déclencheurs. Voire dans l’idéal à enclencher le processus vers une forme de guérison.
Cependant, nous nous concentrerons sur les moyens d’aborder et appréhender le domaine musical ainsi que sur l’adaptation de son contenu. Un point sur lequel nous reviendrons juste avant d’entamer le concept même de musique adaptée. Ceci pour éviter les frustrations éventuelles, les craintes (le fameux « je-suis-nulje- comprends-rien-j’y-arriverai-pas-c’est-pas-pour-moi-et-je-suis-trop-vieux » ou pire « je-saurai-jamais-j’suisnul»).
Précisément, il ne s’agit pas d’apprendre la musique, au contraire de se divertir, de ressentir, d’analyser les ambiances sonores. De réaliser, à la mesure de ses moyens et de ses qualités, un ensemble sonore, ludique répondant à ses propres besoins sans exigences ni contraintes de performance. Simplement, lâcherprise, passer d’agréables moments dans une perceptive de renforcement de la confiance et de l’estime de soi. Suscitant des énergies émotionnelles différentes (sur lesquels nous nous arrêterons plus tard plus longuement afin de cibler et de décrire ces émotions en jeu dans la pratique et plus largement dans l’utilisation de la musique).
Il sera judicieux d’aborder l’absolue nécessité que l’AMA ne puisse laisser d’opportunité à quelques performeurs tant du côté des intervenants que des pratiquants. Autrement dit, de ne s’adresser à un public amateur, souhaitant participer à un groupe de musique pour satisfaire sa propre envie de manière égocentrée sans chercher forcément le contact ou le partage. Pire de voir émerger des ultra-sachants et/ou ultra-savants sans volonté de transmettre mais juste de profiter du moment ou simplement du système pour briller, imposer sa compétence (souvent très discutable) au détriment du groupe, de l’activité, par conséquent de s’éloigner des bienfaits objectivés.
Pour éclairer le tableau, la phase non négligeable du dépassement de soi est un aboutissement souhaité du projet. L’organisation de concerts, d’échanges inter-générationnels ou générationnels doivent aussi participer de la réussite de l’action. Cependant, il faut faire preuve d’une extrême vigilance à ce que les concerts ou les restitutions en règle générale, n’absorbent pas l’énergie et le bien fondé de l’activité. Au risque d’assister à une mutation du projet en offre d’animation culturelle soumise à un calendrier organisationnel des spectacles communaux.
Enfin, parce que toute initiative visant à être dispensée à un public à fin de divertissement ou de thérapie, une évaluation, disons générale, s’avère quasi indispensable. Soit pour fournir des points de repère et une justification du projet (faisant appel à une manne d’argent public). Soit pour donner lieu à une auto-évaluation du participant, ne serait-ce que pour sa satisfaction personnelle. Un point d’évaluation situant également le participant sur une échelle de détection de bien-être mais aussi d’un certain mal-être, de dévalorisation.
Susceptible, dans un cadre bien précis ou d’un protocole préalablement établi de déclencher une aide ou divers accompagnements.